Hommage à Yanis Cavaglia

Yanis Cavaglia est décédé suite à une longue malade. Il allait avoir 35 ans en février…
Cette petite vidéo n’est pas grand chose, mais je me voyais mal ne rien dire. C’est une manière de rendre hommage à un vrai gentleman. Repose en paix Yanis.
J’avais notamment rédigé ce portrait en 2012 pour le magazine Sharkfoot, que je laisse ici sans modification.

Yanis Cavaglia : l’ambassadeur

Depuis trois saisons, Cavaglia arpente Colovray avec son sourire et sa franchise naturelle. Défenseur central porté sur le duel, le Français est surtout un homme droit dans ses bottes. Portrait.

Pascal Dupraz, le directeur sportif d’Évian Thonon-Gaillard, est intarissable. « C’est un garçon honnête, solide, droit. J’en garde un très bon souvenir. » Même son de cloche chez Christophe Jean, entraîneur-adjoint du Stade Nyonnais. « C’est quelqu’un sur qui on peut compter sportivement et humainement. » Formé à Monaco, en tant que latéral droit, Cavaglia était un adolescent insouciant, féru de football. « Pour moi, c’était déjà magnifique. Bien sûr, plus les années avancent, plus tu espères percer. On avait une sacrée génération en plus. » Avec Gaël Givet et Jaroslav Plasil en tête de gondole, Yanis n’aura pas la possibilité de fouler les pelouses avec la première. « Puel m’a titularisé lors d’un match amical contre Copenhague. Je pense qu’il aimait bien mon style de battant. Mais quand Deschamps lui a succédé, c’était fini pour moi. Et je me suis blessé ensuite… »

« Quand tu finis dans une équipe relégable, personne ne te veut »

Malgré des qualités évidentes (polyvalence, rage de vaincre, vitesse), Cavaglia piétine entre Beauvais et Trélissac. « J’ai quand même pu découvrir le monde des adultes, avec des galères et des moments de joie. » Déçu de ne pas avoir sa chance en Ligue 2 ou dans une équipe de National ambitieuse, il répond favorablement au challenge du Gazélec Ajaccio. « J’ai découvert un univers fantastique, avec une énorme atmosphère autour du club. Malheureusement, on a fini dernier lors de ma deuxième saison, avec un arbitrage très spécial on va dire (il rigole). On avait un effectif de qualité, mais la poisse nous accompagnait. » Nouveau contretemps, malgré un statut de titulaire indiscutable. « Quand tu finis dans une équipe relégable, personne ne te veut. » Et les doutes sur sa capacité à vivre uniquement de sa passion ressurgissent. « Il ne voulait pas rester à Ajaccio », se souvient Pascal Dupraz, à l’origine de sa venue à Croix de Savoie, alors en CFA. « On cherchait un défenseur central moderne : longiligne, rapide, avec cette agressivité dans les duels. Yanis était parfait. Et on ne l’a pas regretté. »

Amoureux de Croix de Savoie

Le jeune professionnel se transforme en leader incontesté en défense centrale. « Je suis tombé amoureux du club, de la région. On était une bande de potes. Je me souviens de tout, notamment de notre match contre Lyon en Coupe de France, où on ne perd que 1-0. Avec Nicolas Leblanc derrière, c’est sans doute la paire la plus complémentaire que j’ai formée. » De quoi en faire une figure locale. « Il était un des ambassadeurs du club », confirme Dupraz. Malheureusement, une vilaine pubalgie et l’arrivée de Stéphane Paille bouchent son avenir. « Il ne voulait même pas que je vienne à la reprise. Ce fut assez chaud, il m’a jugé sans me connaître. Plusieurs anciens ont connu le même sort. Mais ça ne m’a pas empêché de lui serrer la main quand on s’est revu. Ça l’a étonné, mais je suis quelqu’un d’honnête. » Un homme de caractère avec des valeurs. « Ce n’est pas incompatible, même dans le football actuel. Yanis en est l’exemple », poursuit Dupraz.

Habitant toujours dans la région, Cavaglia n’avait pas hésité à franchir la frontière pour rejoindre Nyon. Avec succès. « C’est notre muraille. Il permet aussi à un jeune comme Adriano De Pierro de progresser tous les jours à l’entraînement », explique l’adjoint nyonnais. Rugueux sur le terrain mais gentleman en dehors, le Français ne regrette pas sa trajectoire loin des spotlights. « Nyon m’a apporté une stabilité. J’ai beau avoir une heure de trajet aller et autant pour le retour, je suis super heureux de venir ici ? » Même si, comme le sous-entend Christophe Jean, l’élite n’est pas forcément irréalisable : « Il va avoir 30 ans, mais beaucoup de joueurs éclatent sur le tas. Alors pourquoi pas Yanis ? »

Partager sur facebook
Facebook
Partager sur google
Google+
Partager sur twitter
Twitter
Partager sur linkedin
LinkedIn

No Comments

Leave a Reply